LES BÉCASSIERS RAPPELLENT QU’ILS PRATIQUENT UNE CHASSE ÉTHIQUE ET DURABLE, ET QU’UN MORATOIRE SUR LA CHASSE À LA BÉCASSE DES BOIS N’AURAIT AUCUN IMPACT SUR L’ESPÈCE
Les chasseurs, et particulièrement les bécassiers, regrettent l’acharnement de plusieurs milieux contre une chasse mesurée et durable de la bécasse des bois. Les diverses études menées par l’OFEV et le Centre de compétence pour la biologie de la faune (Wildtier Schweiz) récemment publiées, ont démontré que cette chasse était possible sans impacter l’espèce.
L’Association Suisse des Bécassiers (ASB) et Diana Romande (Fédération romande des sociétés de chasse) regrettent les récentes demandes de moratoire sur la chasse à la bécasse des bois, alors que plusieurs études ont justement démontré que cette activité, telle qu’elle est pratiquée dans quelques cantons, n’a pratiquement aucun impact sur l’espèce dite indigène. Ces récentes prises de position relèvent de l’acharnement sur une communauté qui pratique une chasse particulièrement éthique et durable. Certes, la chasse à la bécasse des bois ne relève pas d’une nécessité de régulation. Mais elle reste possible, et sa pratique favorise un suivi très pointu de l’espèce. Les bécassiers sont organisés en réseau international, de la Russie, en passant par la Scandinavie, et le reste des pays d’Europe. Ils contribuent tous à la connaissance de cet oiseau particulièrement mystérieux. Cesser la chasse à la bécasse c’est se priver d’une source de connaissances inestimables.
La question de la protection de la bécasse des bois n’a de sens que si elle est abordée globalement dans tout le paléarctique occidental qui représente sa zone de répartition. l’ASB et Diana Romande rappellent encore que selon la liste rouge des oiseaux d’Europe, l’espèce est classée LC (Least Concerned) ou préoccupation mineure. Elle est effectivement classée VU (Vulnerable) sur la liste Suisse, qui ne tient compte que des nicheuses sur le territoire.
Les chiffres avancés par Birdlife qui relèvent que 14,3 à 32,7 % des bécasses prélevées sont des nicheuses suisses ne sont pas validés par les milieux scientifiques. Ils relèvent de la pure spéculation. Il sont repris de l’étude isotopique non aboutie réalisée sur un millier de plumes-échantillons fournis par les chasseurs. Étude citée dans le rapport final sur le Projet National sur la bécasse des bois mené par l’OFEV, qui fait suite à sept ans de travaux. Le même document cite d’ailleurs « l’incertitude quant à la part effective de bécasses indigènes prélevées par la chasse en Suisse ». L’estimation de 32,7 % est en plus tendancieuse car elle concerne les oiseaux en provenance d’Europe centrale en dessous d’une latitude allant de la Fennoscandie à l’Oural dont la Suisse ne représente qu’une infime proportion. L’estimation est également contradictoire avec un autre élément du même rapport qui révèle que « sur 100 bécasses indigènes identifiées durant l’étude, 14 ont été prélevées par la chasse dont uniquement 2 sur sol helvétique soit 2 %, contre 5 en Franche-Comté voisine, 2 dans le reste de la France, 4 en Espagne et 1 au Portugal».
Interdire la chasse de la bécasse des bois en Suisse n’aurait donc aucun impact sur les oiseaux nicheurs de notre territoire. Par ailleurs, les prélèvements réalisés en Suisse sont marginaux. La pression de chasse sur la bécasse est extrêmement faible car pratiquée uniquement sur un tiers de sa superficie. Si l’on compare deux territoires limitrophes d’étendue identique en France (départements du Doubs et du Jura) et en Suisse (cantons de Vaud, Neuchâtel et Jura), cette pression est de 1 bécasse au km2 dans le premier contre 0,06 dans l’Arc jurassien romand. L’ASB et Diana Romande ne nient pas que la question de la bécasse nicheuse peut être préoccupante mais les deux associations souhaitent la mise en place de mesures concertées, et surtout appropriées.
La chasse à la bécasse des bois, telle qu’elle est pratiquée dans notre pays est d’abord une affaire de passionnés. Les bécassiers sont par ailleurs les premiers concernés par le maintien d’une population abondante, qui autorise quelques prélèvements mesurés. Il s’agit d’une chasse durable et de nombreux aménagements ont été réalisés par les milieux de la chasse ces dernières années afin de garantir cette durabilité. La chasse de la bécasse des bois se pratique avec des chiens d’arrêt longuement entraînés, et la majorité des bécassiers sont d’abord concernés par le travail de leur chien, avant de penser au tir. Ce dernier ne vient qu’occasionnellement couronner un bel arrêt, suivi d’un bel envol. La devise de tous les bécassiers se résume à « Chasser beaucoup, prélever peu ». L’ASB et Diana Romande invitent les journalistes qui sont intéressés à cette pratique à les contacter, et à se documenter. Le rapport sur les chasses au petit gibier en Suisse romande peut être téléchargé ici.
« Heureux le Bécassier s’il connaît son bonheur, car de tout le gibier, la bécasse est la fleur ! »
Ernest Varenne de Fenille